Brexit : Historique

Le Brexit est un évènement historique pour l’Europe.

Par Marie-Françoise Bechtel, Députée de l’Aisne, Vice-Présidente de RM

Quels que soient les motifs qui ont guidé les Britanniques – et je ne les approuve pas tous, loin de là – il reste un évènement majeur : le refus du plus vieil État nation d’Europe de continuer à se laisser dicter sa loi par des institutions non démocratiques aux mains de technocrates et de politiques hors sol.

Les Français avaient dit la même chose, en mieux, lorsqu’ils ont par le référendum de 2005 refusé la Constitution européenne. En mieux, parce que c’était le refus de l’Europe ultralibérale qui avait guidé les électeurs français. Il a fallu une véritable forfaiture politique pour priver notre peuple de ce choix souverain avec le Traité de Lisbonne voulu par Nicolas Sarkozy et accepté par la majorité de la classe politique. Depuis lors on ne cesse d’en voir le résultat dans les urnes.

Mais aujourd’hui le désaveu des peuples est éclatant. C’est en cela que le « Out » du peuple britannique a valeur d’espoir pour le futur. Il ne s’agit plus de faire comme si rien ne s’était passé, ni même de recoller les morceaux d’une Union européenne désavouée par la plupart des opinions.

Certes, les docteurs de la foi vont tous se précipiter au chevet de la créature malade. Gageons que cette fois cela ne suffira plus à colmater les brèches d’un consentement populaire qui fait de plus en plus défaut.

Le véritable devoir aujourd’hui c’est de refonder l’Europe par une réorientation en profondeur : retrouver la démocratie avec une coopération entre les nations, renouer avec la prospérité économique loin des règles d’une « libre concurrence » facteur d’injustices et d’inégalités, faire enfin cette « Europe européenne » dont parlait le Général de Gaulle c’est-à-dire un continent assuré de son indépendance.

Une Europe ainsi refondée parlerait au monde par le modèle de paix, de justice et de prospérité qu’elle offrirait.

J’en ai la conviction : qui présenterait aux Français un tel projet remporterait leur adhésion.

Marie-Françoise Bechtel, Députée, Vice-Présidente de République Moderne

6 commentaires

  1. André Vianès le 24 juin 2016 à 12h26

    C’est fort bien analysé. En pragmatiques rationnels les Britanniques ont rejeté les fantaisies fédéralistes, alibi de la main mise d’intérêts extérieurs supranationaux et antinationaux. Malgré et non avec les simplismes exhibitionnistes de l’UKIP et autres ultras.

    C’est le temps de l’Europe des Nations. L’histoire rentre chez elle comme on rentre chez soi après une longue absence…
    Dans l’ Union européenne, la France est, avec l’Allemagne, la seule puissance réelle, avec ,
    une histoire différente, une capacité nucléaire, un siège au Conseil de sécurité, l’immense francophonie…

    Comme vous l’écrivez, il faut que l’intelligence du peuple de France trouve à nouveau une parole et une figure.

    Jean-pierre Chevènement ou vous-même avez la vision et le réalisme attendus.

    André Vianès



  2. Ballanger le 24 juin 2016 à 12h39

    Merci pour votre message positif



  3. Monique MATHIEU le 24 juin 2016 à 14h14

    Vive la Grande Bretagne !
    A quand le Frexit ?



  4. POUZET le 24 juin 2016 à 16h08

    Quelles suggestions à court terme (= avant les présidentielles 2017) pour engager un processus vertueux en vue de cette
    refondation? Court terme pour maintenir la mobilisation au delà du choc médiatique. Et éviter une sournoise reprise en main par
    les responsables économiques et politiques du gâchis mis en évidence par le BREXIT



  5. ANGOT le 24 juin 2016 à 17h17

    Enfin, une très bonne nouvelle pour la France et les français, ceux qui ne sont entré dans la Communauté Européenne que pour gèner son développement, sinon la détruire et y imposer son économie ultra libérale, ont décidé de partir. Eh bien tant mieux, j’espère que la reconstruction européenne, si elle doit se reproduire, ne sera pas confiée aux mêmes politiciens qui se sont lâchement couchés devant l’Angleterre et ses exigences. Il faut se souvenir que précédemment l’UE s’appelait «  »la Communauté Européenne » et qu’il y était appliquée la préférence communautaire avec une recherche de l’harmonisation des lois fiscale et sociale, tout cela bien sûr ayant été abandonné par la suite et remplacé par un concurrence acharnée entre les pays où chacun tirait à son avantage et non dans l’intérêt de la Communauté et au seul intérêt des multinationales et des financiers de la City ou de W.S.
    Ce vote aura au moins l’avantage de montrer aux politiciens qu’il doivent faire confiance aux peuples, que ceux-ci ne sont pas des débiles ignares et décervelés, et qu’ils comprennent très bien les manigances et les combines de politiciens véreux dont il est parfois difficile de comprendre l’objet de leurs actions, qui en tout cas ne se fait pas au bénéfice des peuples, et de donner, aux peuples, le pouvoir de trancher dans les décisions importantes pour leur avenir, non par les députés et les sénateurs, qui par des astuces électorales, ne représentent que de très loin la volonté profonde des électeurs, mais plutôt comme l’avait initié le Général de Gaulle, par le référendum. Tout cela me conforte tout à fait, dans le désir que j’ai de voir la France sortir de l’UE, qui par ses traités TFUE et TUE, qui en gèrent le fonctionnement, nous empêchent de travailler à la réindustrialisation du pays et nous livrent pieds et poings liés, a la concurrence mortel de la mondialisation. Le premier ennemi que vous rencontrerez, sera la commission européenne qui ne cherche qu’à dissoudre notre identité nationale et nous noyer dans un magma de civilisations étrangères les unes aux autres et, généralement en oppositions et aux intérêts diamétralement opposés. Ayez le courage de sortir de ce cirque, un vrai barnum, et reprenez les rênes du pays, éliminez la Commission qui ne travaille que chacun pour soi, un président de CE, Junker, qui fut 1er ministre du Luxembourg, pendant plusieurs années, au cours desquelles + de 330 multinationales, ont été invité, très secrètement, à y établir leur siège social, afin de bénéficier d’avantages fiscaux très intéressants, et cela, au détriment des pays dont ils étaient originaires. Voila l’homme contre qui vous voulez honnêtement vous battre, sortons de l’UE et revivons dans une France libre de ses choix politiques. Il y aurait encore beaucoup à dire, le manque de démocratie, le liobing etc… de quoi écrire tout un bouquin, enfin à vous entendre à votre prochaine rencontre salle Colbert, ou j’espère ne pas être trop intimidé par les participants et poser quelques questions.



  6. jules_DUNORD le 30 juin 2016 à 19h12

    Tout à fait d’accord avec vous, Madame BECHTEL, « aujourd’hui le désaveu des peuples est éclatant ».

    Tout comme est éclatant le désaveu des français sur la loi El Khomri qui veut permettre un dumping social entre nos entreprises bien évidemment à la demande de Bruxelles. Aujourd’hui JC Juncker a annoncé qu’il veut valider le traité Ceta avec le Canada sans passer par les parlements nationaux (cf marianne.fr). Qu’en disent F. Hollande et M. Valls ? rien donc ils acceptent car « qui ne dit mot consent ».

    Vous allez bientôt, Madame Bechtel, pouvoir passer de la théorie à la pratique et prendre vos responsabilités quand, dans peu de temps, F. Hollande et M. Valls imposeront de nouveau le 49.3.

    Ne faites surtout plus comme vous avez fait la dernière fois, à savoir refuser de vous associer à la motion de censure proposée par plusieurs députés frondeurs, motion qui n’a pas pu être proposée à deux voix près. L’excuse que vous avez donnée sur votre blog ne tient pas face à la bérézina qui s’annonce en 2017. Vous aurez plus de chance d’être réélue en 2017 en censurant ce gouvernement aujourd’hui qu’en le soutenant implicitement.