Pourquoi je rejoins République Moderne

acronyme-RM2Par Jean-Philippe Mallé, ancien conseiller départemental des Yvelines (2011-2015), ancien député (2012-2014).

Je rejoins République Moderne parce qu’il y a urgence à travailler à un projet politique pour la France à partir des concepts solides que sont la Nation, l’État et la République, tous trois intimement liés.

Ce projet politique, clair, doit s’adresser à tous les Français de bonne volonté qui croient en la maîtrise de son destin par la France et donc en la souveraineté populaire : c’est pourquoi je n’ai pas voté, à l’automne 2012, alors que j’étais député, le traité budgétaire européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance.

1/ De la Nation

Nous devons promouvoir la construction d’une Europe confédérale qui laisse respirer les Nations, leurs personnalités, leurs identités.

Ainsi, de la singularité politique de la France : la conception que nous avons de l’Etat, du service public, de la protection sociale ou de la laïcité, est le produit de notre histoire, élaboré par les Français eux-mêmes.

Ce modèle politique et social auquel les Français sont attachés et qui est souvent envié dans le monde est constamment remis en cause par l’Union européenne pour des raisons purement idéologiques. Cela doit cesser. Il nous faut travailler à une Europe qui respecte les histoires et les spécificités de chaque nation. Et combattre cette pensée binaire, répandue à dessein, qui nous intime l’ordre de choisir entre une Europe présentée comme moderne et généreuse et une France étriquée voire « moisie ».

Nous sommes armés pour le faire : d’abord parce que la France a toujours été ouverte au monde ; c’est ne pas connaitre son histoire que d’en faire un pays recroquevillé sur lui-même.

Ensuite parce qu’il n’y a pas de conception plus ouverte et plus exigeante que la conception française de la citoyenneté : ouverte car être Français n’est pas une question de couleur de peau ou de religion ; exigeante car être Français c’est assimiler l’histoire de notre pays, se conformer aux principes juridiques et politiques qui le gouvernent et qui tendent à l’universel.

2/ De l’État

République Moderne doit nous aider à penser l’Etat, hors des sentiers battus d’une idéologie libérale et libertaire aujourd’hui dominante et qui, par ses couleurs chatoyantes, fascine une large partie de nos élites économiques, politiques et médiatiques.

Il faut le redire avec force : c’est l’Etat qui a créé la France. Notre pays est le fruit d’un combat multiséculaire contre des forces centrifuges sans cesse renouvelées. Cette réalité historique devrait toujours être à l’esprit des dirigeants politiques, alors que se font entendre bruyamment des identités régressives portées par divers communautarismes, corporatismes et localismes. Quand l’Etat est faible, ce sont les bandes et les tribus qui prospèrent.

3/De la République

Invoquer les valeurs de la République comme un moulin à prières est sans consistance.

Nous penserons la République à partir de la réalité, de la dure, de la triste réalité : les attentats du 13 novembre, tout d’abord, nous rappellent que l’histoire et la politique ont encore à voir avec la tragédie et qu’il n’y a pas de fin de l’histoire.

La question sociale, ensuite, nous saute au visage, avec une pauvreté croissante, un chômage de masse et une précarité vécus par des millions de nos compatriotes.

La seule approche comptable, budgétaire ou économique ne peut tenir lieu de politique ; un projet ambitieux pour la France doit placer en son cœur la recherche du Bien commun : c’est le projet républicain dans lequel nous voulons nous inscrire.

Avec, pour viatique, cette réflexion du grand Jaurès : « A celui qui n’a rien, la Patrie est son seul bien ».

3 commentaires

  1. surmely alain le 19 décembre 2015 à 0h49

    Il y a peu à ajouter sinon cette question:comment rassembler par-delà les vieux (et obsolètes)clivages politiciens?L’avenir est bien devant nous.



  2. Adrien le 19 décembre 2015 à 12h31

    Alain : s’il faut bien sûr dépasser les clivages, je ne vous cache pas que j’ai du mal avec la notion de « vieux clivages politiciens ». Si le PS ne représente plus, pour une majorité de ses adhérents, la gauche, cette dernière existe encore. La droite, cela existe encore. C’est un problème d’acteurs et non d’idées. Par ailleurs, je suis réticent à l’idée de concevoir le débat politique comme souverainistes contre mondialistes/européistes. J.P Chevènement n’est pas Philippe de Villiers. Je suis un fervent supporter du premier, mais le second me débecte dans bien de ses aspects politiques. Attention donc avec ce que l’on attend par « vieux clivage politique ». Au contraire, il faut réincarner le gauche, que l’on ne doit pas considérer comme morte.



  3. PéDRON le 16 mars 2016 à 17h51

    je rejoins RM parce-que ce n’est pas un parti, mais un « brain storming « . Les français ont besoin de savoir ou l’on va . Avant le programme, le projet pour la FRANCE à 5, 10, 15, 20 ans, interrogeons les futurologues.