Sortir de l’impasse

Par Marie-Françoise Bechtel, 1ère Vice-présidente de République Moderne, Députée de l’Aisne

acronyme-RM2Pourquoi nous croyons en l’avenir de la France, pourquoi nous pensons que la République est cet avenir.

Le mouvement que nous lançons avec Jean-Pierre Chevènement répond à une profonde préoccupation quant à l’avenir de notre pays. La dégringolade de notre économie, même si elle ne date pas d’hier, ne sera pas stoppée par les politiques menées ou prévues par les deux principaux partis de gouvernement. Une compétitivité dégradée appelle des solutions plus efficaces qu’une baisse des charges sans accompagnement dans la revalorisation de l’outil de production et une action massive de formation. Le refus d’investir pour l’avenir, sous la contrainte de la « règle d’or » des 3%, règle dont la plupart des économistes soulignent l’absurdité, est dramatique. Qu’il s’agisse de la France ou de l’Europe c’est un même problème qui est posé.

Quant aux valeurs de la République, invoquées à tout-va par la classe politique, elles restent trop largement incantatoires. La tentation du différentialisme individualiste est toujours là comme l’ont montré la tentative de remettre sur le tapis la Charte des langues régionales ou encore les programmes du collège. Et ce n’est pas la course poursuite entre le camp conservateur et la droite extrême sur l’égalité, la laïcité ou encore la sécurité qui remet les choses sur leur pied, bien au contraire.

Les partis politiques n’ont plus rien à offrir, en tout cas pour l’instant. La gauche de gouvernement, contradictoire dans ses actions, empêtrée dans le sociétal qu’elle confond avec les aspirations réelles au changement et substitue au social, s’est également fourvoyée dans les caprices écologistes, bloquée dans un véritable catéchisme européiste dont elle ne parvient pas à sortir. La droite, souvent mieux orientée sur les questions de politique étrangère, encore qu’elle se soit largement fourvoyée lorsqu’elle était au pouvoir (Libye), est de toute façon tout aussi engluée dans la religion européiste, incapable de porter un projet ambitieux de croissance. L’extrême-droite a su donner un visage au ressentiment profond des Français, mais elle ne séduit que parce qu’elle comble un vide politique. Les mouvements à gauche de la gauche n’offrent à ce jour aucune perspective ambitieuse et réaliste, se cantonnant à la protestation. Voilà l’ « offre » politique aujourd’hui.

Les Français voient tout cela. Ils voient dans quel désert politique on les laisse. Ils doutent de leur avenir et de celui de leurs enfants. Ils constatent qu’on les a abandonnés à une Europe sans croissance, sans indépendance, sans vision, aux mains des marchés avec pour seul grand projet le Traité transatlantique qui doit parachever sa subordination. Les Français, sans qu’il y ait lieu de discriminer entre tel et tel électorat, voient que nul n’apporte l’espoir concret d’un redressement pour notre pays. Ils voient que les hommes d’Etat ont laissé la place aux comptables et autres communicants sans ambition pour la France, ni même pour l’Europe. Nous sommes en manque de vraies perspectives et ce ne sont pas les prochains rendez-vous électoraux qui changeront la donne.

C’est pour donner un nouveau projet à la France que nous lançons République Moderne. Pour les Français, et avec les Français. Au-delà des partis, des calculs électoraux et des manœuvres politiciennes, nous voulons rassembler tous ceux qui veulent travailler dans l’intérêt général, avec une vision saine de la République et une ambition pour la France. La France a des atouts très forts, ne baissons pas les bras. Tirons la leçon de 30 ans d’errements : c’est nécessaire pour pouvoir aller de l’avant. Faisons des propositions dignes d’un Etat comme le nôtre, dignes de notre nation, dignes de tous les combats que les Français ont su mener dans l’histoire. A nous de les rappeler, à nous de nous permettre de nous reconnaître dans un vrai et grand dessein.

Le peuple français a su ne pas baisser les bras en 2005 lors du référendum sur la « Constitution européenne ». Il est au rendez-vous lorsqu’on sait le mobiliser pour une grande cause. Car c’est la médiocrité qui est mortifère. C’est par le haut que nous en sortirons, avec une jeunesse prête à se mobiliser si on lui offre des perspectives. Ce projet, pour nous, a pour nom République, car celle-ci reste un idéal toujours à accomplir. La République est l’ennemie de la médiocrité. C’est pourquoi elle incarne l’exigence de demain. 

2 commentaires

  1. Dory Jean le 17 novembre 2015 à 19h23

    d’accord sous certaines conditions



  2. surmely alain le 26 novembre 2015 à 22h16

    Au lendemain des attentats qui endeuillent la France toute entière (la France, « la belle,la rebelle »)votre message,votre ambition comme votre projet n’en ont que plus de force et de résonance.Je pense que votre diagnostic est juste,vous êtes dans le vrai.Or,pour ne pas se tromper il convient de partir d’une bonne compréhension des choses sans quoi tout le reste risque fort d’être erroné.Aujourd’hui nous sommes quelque peu désemparé parce qu’une analyse juste de la situation a longtemps fait défaut.Un traitement dans l’urgence des problèmes (qui se posent pourtant depuis bien longtemps)s’est substitué à de nécessaires politiques de long terme,justes,pertinentes,à même de résoudre (# aggraver)les problèmes qui se posent de façon récurrente et aigüe dans notre pays.Plus que jamais nous avons besoin d’une gauche (& d’une droite) qui aiment la France,qui veulent vraiment le bien des Français,qui défendent les intérêts supérieurs de la nation,sans quoi les crises actuelles risquent fort de se résoudre par une fracture non plus sociale mais politique entre les gouvernants et les gouvernés.Pourtant c’est ce vers quoi nous nous acheminons inexorablement,inéluctablement.Vingt ans d’erreurs,d’échecs et d’entêtement dans ce qui ne marche pas,ce qui ne fonctionne pas car la République (en dehors des discours lénifiants & creux)ne répond plus,est aux abonnés absents.Les vrais problèmes (en matière de sécurité publique,de lutte contre le terrorisme,d’éducation,d’université,de logement et notamment d’accès au logement social,de recherche,de développement industriel,de lutte véritable contre le chômage,d’accès à la formation,d’Europe qui n’est plus que le cimetière néolibéral de nos espérances….)restent entiers et surtout sans véritable solution.Les problèmes s’accumulent,qui peut le contester ?Pourtant nous savons bien que les problèmes n’existent pas vraiment dès lors que des solutions sérieuses,adaptées et pérennes sont avancées.Il faut remettre de la qualification,de la formation,de la justice,du droit,de la raison,de l’ambition,de l’enthousiasme,de la fraternité et du projet à tous les étages de la maison France sans quoi la maison risque fort de ne plus tenir debout.La vraie crise (la seule qui compte en vérité,la crise politique)est désormais à nos portes.Après demain le sursaut politique sera nécessaire.De vrais changements seront inévitables pour plus de justice & de bien commun,plus de sécurité & d’efficacité économique,plus de laïcité et d’éducation de qualité.

    Nous serons très nombreux à répondre présents parce que nous avons à cœur le bien & l’avenir de notre pays.Alors chiche ?