Démission de Taubira : un non évènement ?
Communiqué à l’AFP de Marie-Françoise Bechtel, députée de l’Aisne et Vice-présidente de République Moderne
Un ministre démissionne lorsqu’il n’est pas d’accord. Ce principe républicain qui fut appliqué avec éclat par Jean-Pierre Chevènement, si souvent salué et si peu imité, Christiane Taubira l’applique aujourd’hui.
Il ne m’appartient pas de juger si cette décision est ou non tardive. Je salue en tout cas la conviction de celle qui fut Garde des Sceaux de 2012 à 2016 dans des circonstances parfois difficiles.
Vice-présidente de la Commission des lois, je n’ai pas toujours été d’accord avec les choix de la Garde des Sceaux mais j’ai aussi été très choquée par les attaques personnelles dont elle a été l’objet et qui ont parfois été jusqu’à donner lieu à des attaques racistes.
Je m’étonne par ailleurs de certains commentaires qui tendent à accréditer l’idée que Christiane Taubira était la dernière caution de gauche du gouvernement. Je n’ai pas eu le sentiment que la Garde des Sceaux ait été porteuse d’une alternative économique et sociale : ce n’était pas sa mission. Mais elle ne s’est guère non plus montrée critique envers nos engagements européens pourtant si attentatoires à une souveraineté populaire dont elle était à beaucoup d’égards la gardienne.