État d’urgence : des nécessités de l’instant aux choix de long terme

acronyme-RM1Communiqué de Marie-Françoise Bechtel, vice-présidente de République Moderne et députée de l’Aisne, après le vote du projet de loi sur l’état d’urgence à l’Assemblée nationale.

J’ai approuvé comme l’écrasante majorité de mes collègues la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence avec les adaptations rendues nécessaires par la situation actuelle.

L’entière détermination du Président de la république et du gouvernement est visible tant à travers ce projet de loi qu’à travers le renforcement des moyens de la sécurité et de la justice ainsi que le train des mesures nouvelles qui est annoncé.

 S’agissant de ces dernières, c’est le sang-froid qui devra guider le gouvernement et le législateur, avec des mesures adaptées à la situation nouvelle à laquelle le pays fait face (terreau interne des actions de Daech, nécessaire renforcement de la surveillance du territoire et des frontières, prévention des actes de terrorisme) sans créer un Etat d’exception comme les Etats-Unis ont cru devoir le faire, avec plus ou moins de succès (attentats de Boston) depuis 2001. Il faut être conscient des attentes d’une opinion légitimement inquiète, mais sans faire de surenchère.

Ni l’action intérieure ni l’action extérieure de la France face à la menace de Daech ne pourront être menées d’une manière pertinente  le nez dans le guidon, sans recul ni  anticipation.

Pour nous en effet, membres de République Moderne, le terrorisme est à la croisée d’une crise dans les pays arabes, d’une crise de l’islam, renforcées par des interventions très mal pensées des Occidentaux (Afghanistan, Irak, Libye) et d’une crise de la société française qui intègre mal parce qu’elle n’a pas d’estime d’elle-même et pas de projet commun.

C’est une affaire de longue durée. Même si aucune démocratie n’a jamais été vaincue par le terrorisme, il faut penser le long terme et non seulement les besoins -pressants- du moment. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé une pétition auprès des parlementaires ainsi que des citoyens pour un service national de défense obligatoire et universel, à reconstruire en tenant compte des contraintes mais aussi des besoins qui sont ceux de la nation.

Enfin l’approche actuelle du Président de la République souligne combien, avec Jean-Pierre Chevènement, nous avons eu raison : sur la Syrie, avec une diplomatie du ni-ni qui approche enfin de son terme, comme sur le carcan budgétaire des 3%, que nous avions dénoncé avant d’autres.

Plus que jamais la République a besoin que nous gardions la tête froide pour éviter les souffrances, l’incompréhension et l’angoisse de nos concitoyens et reconstruire un avenir commun.