[Billet] « Le monde d’après… déjà l’automne ? » Par M-F Bechtel
Par Marie-Françoise Bechtel, ancienne députée et vice-présidente de République Moderne.
Parmi les paradoxes de ce nouveau confinement, il en est un qui mérite de retenir l’attention : la floraison printanière du thème « rien ne sera plus comme avant » semble avoir subi de plein fouet l’arrivée de l’automne.
Fauchées les feuilles jaunies de l’espoir né au mois de mars d’un monde meilleur. Les médias qui regorgeaient de mars à juin de pensées bourgeonnantes pour refonder l’économie, voire le monde, mesurant les dégâts de la mondialisation heureuse et mettant en avant moult propositions pour renouer avec la remise en selle de l’intérêt collectif, du service public, de l’État stratège et du besoin (parfois des moyens) de corriger les excès les plus flagrants de la rente mondialiste ont vu brutalement décroître le flot. La situation sécuritaire remise sur le devant de la scène par l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine est-elle la raison de cet effacement ? On peut en douter car le déferlement reste identique en ce qui concerne analyses et points de vue sur la situation sanitaire. Ce sont les conséquences qui ont quasiment disparu de nos écrans.
Signe de résignation, de l’extinction d’une audace que seule la crainte de l’inconnu avait rendu contestataire de l’ordre établi du monde, l’accoutumance à la crise ayant remis les compteurs au point de départ ? Le retour annoncé de l’intérêt général et de son corollaire la vision à long terme semblent avoir déjà fait long feu. Oui, décidément le « monde d’avant » fait de la résistance. Et les républicains pourraient se sentir une nouvelle fois bien seuls s’ils n’étaient justement en train de voir leur camp s’accroître. Nous en reparlerons bientôt…
Marie-Françoise Bechtel
